Les membres de la Table nationale des Corporations de développement communautaire (TNCDC), dont le ROCGIM-CDC fait partie, ont lancé un cri du cœur au gouvernement du Québec afin qu’il assume ses responsabilités et réinvestisse massivement dans la lutte à la pauvreté et l’exclusion sociale.
Des membres et partenaires de la TNCDC se sont déplacés sur la colline parlementaire hier et ont été mis « KO » par le désengagement du gouvernement face à la crise sociale. Cette action inusitée de solidarité se voulait théâtrale – des gens tombaient littéralement au sol, car ils étaient mis « KO » – mais elle visait à démontrer que le filet social du Québec est en crise et que le gouvernement doit passer d’une situation KO à une situation OK. Des parlementaires provenant des trois partis d’opposition étaient également sur place afin de démontrer leur soutien à l’action, ayant bien conscience de l’urgence d’agir.
En Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, on observe concrètement les répercussions de ce désengagement de l’État. « Les membres du ROCGIM-CDC nous en parle… Il y a une explosition des besoins depuis quelques années, que ce soit en santé mentale, en itinérance, en sécurité alimentaire, etc. Cette hausse importante, combinée à la fragilisation du réseau public et au sous-financement chronique des organismes communautaires autonomes, a pour effet d’épuiser de plus en plus les travailleuses et travailleurs du communautaire. », constate Geneviève Giguère, coordonnatrice générale du ROCGIM-CDC.
Le filet social s’est effrité dans les 20 dernières années en raison de successions de gouvernements misant sur le court terme, de promesses électorales non tenues et de réformes administratives. Comme le précise Marie-Line Audet, directrice générale de la TNCDC : « Encore une fois on accumule les occasions manquées. Le dépôt d’un 4e plan de lutte à la pauvreté et l’exclusion sociale sans réelles mesures structurantes, une Stratégie nationale en habitation qui passe à côté de la réponse aux besoins et une réformette de l’assistance sociale à peu près sans impact. » C’est pourquoi la TNCDC a vu la nécessité de déployer une campagne nationale, en ralliant d’autres partenaires à la cause, afin de mobiliser le grand public et de faire pression sur un gouvernement qui doit se ressaisir immédiatement face à la crise sociale.