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Réforme en santé: le ROCGIM-CDC constate des coupures dans les services à la population jusque dans les OCA

Le Regroupement des organismes communautaires Gaspésie Îles-de-la-Madeleine – Corporation de développement communautaire (ROCGIM-CDC) voit dans l’inévitable rupture de services de transport accompagnement des centres d’action bénévole (CAB) un exemple de ce qui est anticipé avec la réforme de la santé en cours: une perte d’accès à des services à la population. L’enjeu que vivent les CAB actuellement est étroitement lié aux coupures ordonnées par Santé Québec, qui s’ajoutent aux coupures déjà mises en place lors des précédentes réformes de la santé. De plus, cette situation prend racine dans des méthodes qui affaiblissent les organismes communautaires autonomes depuis des décennies.

La situation dans laquelle le CISSS de la Gaspésie et les CAB se retrouvent aujourd’hui est le résultat d’un long historique de:

  • sous-financement chronique de la mission des organismes communautaires autonomes
  • tentatives répétées (et parfois réussies) de la part des CISSS de se déresponsabiliser de certains services en les confiant à des organismes communautaires
  • coupures accumulées en santé, issues des réformes des 20 dernières années

Dans le cadre de la réforme de santé actuelle, et des coupures qui l’accompagnent, l’exemple des CAB est assurément le premier d’une série pour la région. Pas de quoi surprendre la coordonnatrice du ROCGIM-CDC Geneviève Giguère, qui y voit la pointe de l’iceberg: « depuis de nombreuses années, on interpelle le milieu communautaire pour que celui-ci pallie les trous de services en santé, le tout à moindre coût (comme c’est le cas actuellement avec le service de transport accompagnement). Santé Québec exige de ses établissements des coupures drastiques. Pour des régions comme la nôtre, ça a pour conséquence que certains services à la population, qui ont survécu grâce à la bonne volonté des organismes communautaires, tombent. »

Présentement en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, l’accès à certains soins de santé repose sur les épaules de bénévoles qui offrent du transport et de l’accompagnement aux personnes qui n’ont pas d’autres alternatives. En effet, les CAB voient à maintenir ce service essentiel depuis plusieurs années. Ils sont conscients qu’un réseau d’entraide fort entre les différentes parties prenantes de la communauté contribue à tisser un filet social solide. Quand le CISSS de la Gaspésie opte pour ne pas reconduire le financement spécifique à ce service pour répondre à des consignes en provenance de Santé Québec, c’est toute la population de la région qui y perd, les personnes vulnérables en premier.

« On a une main tendue vers le CISSS de la Gaspésie. Nous sommes une région tissée serrée, on parle à notre monde, on souhaite renforcer la région, et actuellement, en répondant à des consignes centralisées, c’est pas ça qui se passe et malgré les belles paroles de décentralisation des opérations, c’est clairement pas ce qu’on voit sur le terrain actuellement », déplore Mme Giguère.

Rappelons que les organismes communautaires autonomes en santé et services sociaux (OCASSS) de la région bénéficient d’un financement à la mission en provenance du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC), programme dont la gestion est assurée par le CISSS de la Gaspésie. Les OCASSS sont des OBNL privés, indépendants du réseau de la santé et des services sociaux, gérés, pour leur part, par des conseils d’administration engagés et compétents.